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On raconte qu’il y a très longtemps, une vieille femme nommée Igideï a trouvé refuge en ces lieux. Près d’un grand lac, elle a construit sa maison. Fuyait-elle quelqu’un, des ennemis ou elle-même ? Nul ne s’en souvient ni ne le sait, mais une chose est certaine : ici, le temps n’est pas soumis à l’homme, et la nature est indissociable de la vie des habitants, en parfaite harmonie.

Chaque fois que l’on revient dans ce village, on comprend que c’est un endroit où le temps s’arrête. Ici, pas besoin de montre : le temps respire et vit avec vous, comme votre souffle. On prend conscience que le monde, dans toute sa splendeur et sa beauté, se suspend, et que vous seul avez le choix, le pouvoir, la magie de le façonner à votre guise.

 

 

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— Cela fait longtemps que je n’ai pas eu une telle prise. Tiens, prends-en pour tes proches... Les Sacha partagent toujours leur butin pour ne pas que les esprits de la nature se détournent d’eux, — dit-elle en me tendant un sac contenant la moitié de sa pêche.

Les gens d’ici sont naïfs et sincères, confiants et ouverts, à tel point que les larmes coulent d’elles-mêmes face à la bonté infinie de cet endroit. Vous respirez chaque instant avec avidité, chaque fragment de temps, en essayant de vous imprégner de ce sentiment extraordinaire, de cet état de sérénité et d’harmonie, que vous connaissiez autrefois mais aviez depuis longtemps oublié.

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